L’activité physique diminue les risques de certains cancers

La relation entre l’activité physique et la diminution du risque de cancers est jugée convaincante pour le cancer du côlon, et probable pour le cancer du sein après la ménopause et pour celui de l’endomètre.

Pour le cancer du côlon, la diminution de risque varie de -18 à -29 % selon le type d’activité physique (1). L’action favorable de l’activité physique sur le risque de cancers pourrait dépendre de la diminution des taux circulants d’hormones, comme l’insuline, et de facteurs de croissance, comme l’IGF-1 (un facteur de croissance apparenté à l’insuline). D’autres mécanismes liés à l’activité physique semblent être mis en jeu en fonction de la localisation de certains cancers ; – ainsi, pour le cancer du côlon, accélération du transit intestinal réduisant l’exposition de la muqueuse digestive aux éventuels cancérogènes d’origine alimentaire ; – diminution de la concentration en estrogènes et stimulation des défenses immunitaires pour le cancer du sein en post-ménopause et le cancer de l’endomètre. De plus, l’activité physique contribue à « brûler » les calories en excès de manière à diminuer les risques de prise de poids, de surpoids et d’obésité, eux-mêmes facteurs de risque de plusieurs cancers, comme le cancer du sein.

La pratique de l’activité physique chez les Français(e)s

En France, 21 à 37 % des adultes de 18  à 74 ans pratiquent un niveau d’activité physique quotidienne inférieure à 30 minutes ; ceci concernant une activité modérée au moins 5 jours par semaine (2, 3). Par ailleurs, 44 à 46 % des adultes pratiquent un niveau d’activité physique élevé (3, 4). Au niveau physiologique, l’activité physique augmente le métabolisme énergétique de l’individu en consommant le glycogène (forme de stockage des sucres) musculaire, puis hépatique, elle augmente le tonus musculaire et diminue la masse graisseuse en excès.

Messages

« Pour la prévention des cancers et d’une manière plus générale pour maintenir et améliorer l’état de santé, les recommandations sont les suivantes :

– limiter les activités sédentaires (ordinateur, télévision, etc.) ;

– pour un adulte, pratiquer au moins 5 jours par semaine un minimum de 30 minutes d’activité physique modérée correspondant à une marche rapide ou, après avis médical, pratiquer 20 minutes d’activité physique d’intensité élevée comparable au jogging, ceci 3 jours par semaine;

– chez l’enfant et l’adolescent, pratique journalière d’un minimum de 60 minutes d’activité physique d’intensité modérée à élevée, telle que des jeux, des activités de la vie quotidienne ou du sport. » Edicté selon (5).

Niveau de preuves

Au niveau préventif, le facteur « activité physique » cumule, notamment, un niveau de preuve convaincant pour le cancer du côlon, et des effets indirects dans le cadre de la lutte contre le surpoids et l’obésité. C’est là qu’une alimentation équilibrée en qualité et quantité joue tout son rôle dans la bonne forme de la personne. Le régime de type méditerranéen, riche en fibres, anti-oxydants et acides gras oméga-3 notamment, a été reconnu par l’UNESCO en 2010 pour ses bienfaits sur la santé.

Références

1- World Cancer Research Fund / American Institute for Cancer Research; Food, Nutrition, Physical Activity and the Prevention of Cancer, a Global Perspective, Washington D.C. AICR, 2007.

2- USEN. Étude nationale nutrition santé 2006 : situation nutritionnelle en France en 2006 selon les indicateurs d’objectif et les repères du Programme national nutrition santé. Institut de veille sanitaire, Université de Paris 13, Conservatoire national des arts et métiers; 2007. Disponible sur 
www.invs.sante.fr

3- Beck et coll. Baromètre Santé 2005. Attitudes et comportements de santé. Saint-Denis: INPES; 2007. Disponible sur www.inpes.sante.fr

4- Afssa. INCA2, Etude Individuelle Nationale des Consommations Alimentaires 2006-2007. Consommation alimentaire des Français. Maisons-Alfort: Afssa; 2009. Disponible sur www.afssa.fr

5- NACRe/INCa/DGS, Nutrition et prévention des cancers : des connaissances scientifiques aux 
recommandations. Paris: Coll. Les synthèses du PNNS, Ministère de la santé et des sports; 2009. 
 www.e-cancer.fr

par Norbert Latruffe
Professeur Émérite à l’Université de Bourgogne, Dijon
Chercheur bénévole au laboratoire de Biochimie

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