L’aspirine contre le cancer côlorectal

C’est le cas de médicaments d’entretien ou dédiés à des pathologies ciblées et qui s’avèrent protéger contre d’autres pathologies.

 

Comme l’aspirine, produit ancestral dérivé d’une molécule naturelle, l’acide acétyl salicylique, extrait de saule blanc (Salix alba).

 

Rappel. C’est un lieu commun de dire que nous, êtres humains, sommes tous identiques mais aussi tous différents. En effet, notre génome est à plus de 99,99% constitué de séquences conservées, et cependant nous présentons chacun (sauf les vrais jumeaux, et encore) un polymorphisme génétique qui fait que certains de nos 20 000 gènes ont quelques particularismes pouvant présenter des réponses variables vis-à-vis de l’exposition à certains produits naturels ou médicamenteux.

 

Si l’aspirine est reconnue depuis longtemps comme antalgique (atténuation de la douleur), antipyrétique (baisse de la fièvre), anti-inflammatoire, anti-agrégant plaquettaire (prévention  des maladies cardiovasculaire), une étude publiée le 12 avril 2016 par l’USPSTF (US Preventive Task Force) (*), considère que la prise régulière d’une faible dose d’aspirine chez les 50-59 ans offre une espérance de vie accrue de 10 ans.

 

Cependant, aucun effet bénéfique net n’apparaît chez les moins de 50 ans. Pour les 60-69 ans, la décision est à prendre au cas par cas. Cependant les effets indésirables éventuels doivent être évalués tels que une fluidification du sang avec risque hémorragique, ou un ulcère de l’estomac.

 

La prévention primaire d’un accident cardiovasculaire par une prise régulière d’aspirine est adoptée par 40% des Américains de plus de 50 ans alors que seulement 5% des Français de la même tranche d’âge y ont recours.

Concernant le mécanisme mis en jeu dans la prévention anticancéreuse, on sait que le facteur nucléaire de transcription NfKB impliqué dans l’expression de gènes de la prolifération cellulaire est inhibé par l’aspirine.

 

En résumé, sauf contre-indication, la prise régulière d’aspirine peut avoir des effets préventifs des cancers colorectaux faisant de cette molécule naturelle la plus populaire, un médicament d’entretien qui protège contre d’autres pathologies médicalement indiquées.

Signalons que d’autres médicaments, comme le Baclophène, indiqué comme myorelaxant, a été reconnu actif dans l’arrêt d’une addiction alcoolique ; voire encore le Rivotril utilisé comme anti-épileptique est, chez certaines personnes, un bon somnifère.

 

(*) d’après un article de Florence Rosier dans le Monde Science et Médecine daté du mercredi 20 avril 2016, p.2 « L’aspirine prévient aussi des cancers ».

 

Par Norbert Latruffe
Professeur émérite à l’Université de Bourgogne
et depuis 2013 chercheur bénévole au laboratoire de Biochimie.

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