Obésité et cancer

La corpulence et l’obésité sont mesurées par l’IMC (Indice de Masse Corporelle) qui se calcule selon la formule suivante :

Pour un poids normal, l’IMC sera compris entre 18,5 et 25 kg/m2. Entre 25-30, il y a surpoids ; de 30-35, c’est une obésité modérée ; de 35-40, l’obésité est élevée ; si > 40, on parle d’obésité morbide. D’après les données publiées en 2007, le surpoids (obésité exclue) concernait 31 à 32 % et l’obésité 12 à 17 % de la population adulte française (1,2).

Surpoids, obésité et cancers selon le rapport WCRF/AICR 2007

À côté des risques engendrés par l’obésité au niveau des maladies cardiovasculaires et du diabète, c’est aussi le cancer qui est concerné. La relation entre surpoids, obésité et augmentation de risque de cancer est jugée convaincante pour les cancers de l’œsophage, du pancréas, du côlon, du rectum, de l’endomètre, du rein et du sein (en post-ménopause). Elle est jugée probable pour le cancer de la vésicule biliaire. Pour une augmentation de l’IMC de 5 kg/m2, selon la localisation du cancer, l’augmentation de risque varie de 8 % (cancer du sein après la ménopause) à 55 % (adénocarcinome de l’œsophage).

Mécanismes invoqués dans la relation cancer et obésité

Les principaux mécanismes mis en jeu sont des dérégulations métaboliques ainsi que des perturbations hormonales. (Anses rapport d’expertise collective Saisine 2007-SA-0095). Pour les détails voir annexe ci-dessous Une augmentation du niveau de glucose associée à une augmentation de prise calorique augmente la synthèse d’ADN et les facteurs responsables de la division et de la prolifération cellulaires.

Remarque. On parle souvent de l’effet bénéfique de la restriction calorique sur la longévité et sur l’apparition de tumeurs. Malheureusement, il faut savoir que ces mécanismes n’ont pas été démontrés chez l’homme mais seulement chez les rongeurs.

Cancer et obésité

Recommandations

Selon le rapport NACRe/INCa/DGS, 2009 (3) «Pour réduire le risque des cancers lié à la surcharge pondérale, il est recommandé de maintenir un poids normal (IMC compris entre 18,5 et 25 kg/m2). Pour prévenir le surpoids et l’obésité, il est recommandé de : pratiquer au moins 5 jours par semaine au moins 30 minutes d’activité physique d’intensité comparable à la marche rapide ou pratiquer 3 jours par semaine 20 minutes d’activité physique d’intensité élevée comparable au jogging, et limiter les activités sédentaires (ordinateur, télévision ) ; consommer peu d’aliments à forte densité énergétique et privilégier les aliments à faible densité énergétique tels que les fruits et légumes. Une surveillance régulière du poids est conseillée (se peser une fois par mois). Pour les sujets présentant un surpoids (IMC > 25 kg/m2), une obésité (IMC > 30 kg/m2) ou un gain de poids rapide et important à l’âge adulte, un accompagnement et éventuellement une prise en charge sont à envisager» .

Références

1- USEN. Étude nationale nutrition santé 2006 : situation nutritionnelle en France en 2006 selon les indicateurs d’objectif et les repères du Programme national nutrition santé. Institut de veille sanitaire, Université de Paris 13, Conservatoire national des arts et métiers; 2007. Disponible sur 
www.invs.sante.fr

2- Afssa. INCA2, Etude Individuelle Nationale des Consommations Alimentaires 2006-2007. Consommation alimentaire des Français. Maisons-Alfort: Afssa; 2009. Disponible sur www.afssa.fr

3- NACRe/INCa/DGS, Nutrition et prévention des cancers : des connaissances scientifiques aux 
recommandations. Paris: Coll. Les synthèses du PNNS, Ministère de la santé et des sports; 2009. 
 www.e-cancer.fr

Annexe mécanisme :
Dérégulations métaboliques : syndrome métabolique, hyper-insulinémie et/ou résistance à l’insuline) conduisant à la synthèse d’IGF-1 et/ou en des altérations de sa régulation (insulin-like growth factor binding protein).

Perturbations hormonales concernant l’ensemble des cancers hormono-dépendants : augmentation du taux d’hormones sexuelles actives), ou spécifiquement le cancer du sein (augmentation de l’activité aromatase dans le tissu adipeux).

par Norbert Latruffe
Professeur Émérite à l’Université de Bourgogne, Dijon
Chercheur bénévole au laboratoire de Biochimie

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