Communication entre les globules blancs présents dans une tumeur : effets ambivalents des cellules Tfh

Le Comité de Côte-d’Or de la Ligue contre le cancer publie aujourd’hui le suivi de chercheurs financés en 2019 via l’inter région, et notamment celui de Frédérique Vegran, chargée de recherche INSERM, INSERM1231. Ces écrits ont été transmis par le Conseil Scientifique Départemental.

Frédérique VEGRAN, Chargée de Recherche INSERM, INSERM1231.
Equipe Cancer and Adaptive Immune Response, financement 2018-2020.

Notre corps est capable de se défendre contre les agressions extérieures grâce au système immunitaire. Ce système immunitaire devrait également être capable de nous aider à lutter contre les cancers. Malheureusement, certaines cellules du système immunitaire peuvent avoir un double effet. C’est le cas des cellules Tfh. Nous avons montré grâce à la subvention accordée par la Ligue Contre le Cancer, que ces cellules Tfh pouvaient permettre d’améliorer la réponse à l’immunothérapie mais pouvaient également avoir un effet délétère en recrutant des globules blancs corrompus.

Ainsi, nous avons expliqué le recrutement des cellules Tfh dans les tumeurs. Ces cellules Tfh sont alors capables d’activer des partenaires possédant une activité anti-tumorale, les cellules CD8 par leur production d’une molécule appelée IL-21. De plus la présence de cellules Tfh dans les tumeurs est associée à une meilleur réponse aux immunothérapies anti-cancéreuses (partie gauche de la figure). Ainsi, la présence de Tfh dans une tumeur pourrait servir de marqueur prédictif de la réponse aux immunothérapie. Ces résultats viennent d’être acceptés pour publication dans la revue JITC (Niogret et al. JITC 2021).

Au cours de notre travail, nous avons tenté d’injecter des cellules Tfh à des souris porteuses de tumeurs en espérant augmenter le recrutement des globules blancs anti-tumoraux et ainsi réduire la progression tumorale. Nous pensions observer une diminution de la taille de ces tumeurs mais nous avons observé que les tumeurs poussaient plus vite. Grâce à la subvention accordée par la Ligue contre le Cancer, nous avons observé que l’injection de cellules Tfh n’attirait pas seulement des cellules luttant contre les tumeurs mais également des cellules dont l’activité était détournée par les cancers, les cellules Th2. Nos travaux nous ont permis d’identifier la molécule produite par les Tfh et responsable du recrutement des cellules corruptibles. Cette molécule est appelée Prostaglandine D2 ou PGD2 (partie droite de la figure). Nous avons également expliqué pourquoi cette molécule était produite et montré que si on bloque cette molécule il est possible d’améliorer l’action des autres globules blancs. Enfin, une forte présence de la PGD2 a été détectée dans les cancers digestifs, du rein et de la thyroïde chez l’Humain laissant penser que des médicaments ciblant cette molécule pourraient être utile pour traiter ces cancers. Ce travail est actuellement soumis à publication.

Rôle ambivalent des Tfh

Les cellules Tfh peuvent avoir une activité anti-tumorale par le biais de leur action sur les cellules CD8 (partie gauche de la figure) mais ils peuvent également avoir une activité pro-tumorale par le recrutement des cellules Th2 dans les tumeurs grâce à leur production de PGD2.

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