Les « CART-T cells » révolutionnent le traitement des lymphomes

CAR-T cells (Chimeric Antigen Receptor T cells), en français lymphocytes T à récepteur antigénique mixte. Des cellules du système immunitaire, les lymphocytes T, identifient et détruisent toutes les cellules reconnues étrangères à l’organisme (bactéries, virus ou cellules cancéreuses). Le principe de cette immunothérapie consiste dans un premier temps à prélever chez un patient des lymphocytes T. Ils sont ensuite modifiés génétiquement pour qu’ils expriment à leur surface une protéine chimérique créée par recombinaison spécifique, grâce à un virus modifié (*). Celle-ci leur permet alors de reconnaître les cellules cancéreuses, d’une part, et ensuite de détruire ces mêmes cellules cancéreuses. Une fois modifiés, les lymphocytes T sont réinjectés au patient.

(*) ou par la technique CRISPR Cas9, qui consiste à couper l’ADN à des endroits précis et d’y introduire des gènes ou d’en inactiver d’autres.

À gauche, en bleu, des lymphocytes modifiés (Cart-T cells) neutralisant des cellules cancéreuses (en rose). À droite, le mécanisme d’action : un récepteur de surface (bleu) de la cellule Cart-T se fixe sur un antigène de surface de la cellule cancéreuse (rose).

 

La protéine chimérique dépend de la maladie ciblée.

Par exemple, pour les lymphomes, c’est une protéine qui cible le récepteur CD19 présent à la surface des cellules cancéreuses (lymphocytes B), les cellules à l’origine de la maladie.

Tout d’abord, les lymphocytes T du patient sont prélevés par leucophérèse. Après un contrôle de leur qualité, il est procédé à leur modification génétique par un laboratoire spécialisé. Puis après multiplication in vitro, les lymphocytes modifiés exprimant le nouveau récepteur sont ensuite envoyés au centre hospitalier dédié. Le délai varie entre 15 jours et 50 jours.

Le patient reçoit une chimiothérapie pendant trois jours afin d’affaiblir le système immunitaire et éliminer une partie des lymphocytes naturels de l’organisme, et aussi de limiter le risque de rejet des lymphocytes modifiés. Les lymphocytes modifiés sont alors administrés au patient au cours d’une perfusion. Celui-ci reste hospitalisé pendant au moins une dizaine de jours sous surveillance très étroite compte tenu des effets indésirables possibles, tels que :- la production de cytokine par réaction du système immunitaire, – la fièvre, – ou des problèmes cardiaques, rénaux neurologiques, pulmonaires.

Près de 50 % des patients présentent une réponse complète six mois après l’administration des CAR-T cells.

Quant à l’efficacité, près de 50 % des patients présentent une réponse complète six mois après l’administration des CAR-T cells. Chez les patients répondeurs, 80 % ne présentent pas de signe de progression de la maladie au bout de deux ans. Le coût par patient revient à 320 000 €.

Cette thérapeutique vise à soigner en hématologie certains lymphomes, certaines leucémies aiguës et les myélomes. Pour le moment elle est réservée aux patients qui ont rechuté en traitement classique, en 2è ou 3è ligne thérapeutique.

En Bourgogne-Franche Comté, les CHU de Dijon et de Besançon sont des centres agrées, disposant d’une AMM (Autorisation de Mise sur le Marché) avec médecins et personnel soignant formés et disposant des ressources nécessaires pour la surveillance et la prise en charge des patients.

 

Norbert Latruffe, Professeur Émérite à l’Université de Bourgogne, Dijon
Chercheur bénévole au laboratoire de Biochimie

Références
1- www.francelymphomeespoir.fr/…/les-car-t-cells
2- www.bienpublic.com › sante › 2021/11/30 Dijon. CAR-T-Cells au CHU : une nouvelle arme contre le cancer

 

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