Zoom sur l’étude ImmunoAdapt, portée par le Dr Mirjolet

Le Comité de Côte-d’Or de la Ligue contre le cancer publie aujourd’hui le suivi de chercheurs financés en 2019 via l’inter région, et notamment celui du Dr Céline Mirjolet, PhD Radiobiologiste. Ces écrits ont été transmis par le Conseil Scientifique Départemental. 

Etude ImmunoAdapt : association radiothérapie-immunothérapie avec une chimiothérapie ciblant des cellules inhibitrices d’une réponse immunitaire anti-tumorale            

 

 

Porteur : Dr Céline Mirjolet, PhD, Radiobiologiste      (Financement 2019 : 30 000€)

L’immunothérapie (IT) a pour particularité de ne pas cibler directement les cellules cancéreuses mais d’activer le système immunitaire des patients pour que celui-ci élimine spécifiquement les cellules cancéreuses. Pour être efficace, l’IT doit être associée à un traitement plus classique comme la radiothérapie (RT). Il est à présent bien décrit que la RT a une action sur le système immunitaire. Elle peut activer cette réponse immunitaire anti-tumorale (action immuno-activatrice) ou l’inhiber (action immunosuppressive) via des effets sur différents mécanismes cellulaires et moléculaires. Nous avons décrit en 2019  que selon les modalités de délivrance de la RT ces mécanismes étaient différents. Parmi ces modalités, le fractionnement de la RT joue un rôle central. Celui-ci représente la dose délivrée par séance de RT. Si historiquement les traitements sont délivrés en séance de 1,8-2Gy (schéma normofractionné), les évolutions technologiques peuvent permettre de délivrer plusieurs fractions de 5 à 8 Gy (schéma hypofractionnée)

A partir d’un modèle de cancer colorectal (qui peut être pris en charge en clinique par un RT normo ou hypofractionnée) nous avons observé une augmentation de l’expression de la protéine PD-L1 qui a pour conséquence une désactivation des lymphocytes T (LT) CD8+, cellules immunitaires pouvant tuer spécifiquement les cellules cancéreuses. Une IT (anti-PD-L1) actuellement en clinique peut cibler spécifiquement cette protéine et éradiques son action pro tumorale. En parallèle nous avons aussi mis en évidence une infiltration de cellules immunosuppressives dans la tumeur après RT. Parmi ces cellules nous avons décrit des cellules MDCS après une RT normofractionnée, qui ont aussi pour action une inhibition de l’activité des LTCD8+. Ces MDCS peuvent être tuées par du 5FU qui est une chimiothérapie standard.

Nous avons donc voulu évaluer l’intérêt de combiner la RT normofractionée délivrée en 18 fractions de 2 Gy avec deux autres traitements ciblant des réponses immunosuppressives induites : un anti-PD-L1 et le 5FU. Nous avons validé que le 5FU empêchait bien l’infiltration des tumeurs par les MDCS par une analyse des cellules présentes dans les tumeurs. Nous avons mis en évidence que la combinaison RT 18x2Gy + anti-PD-L1 + 5-FU permettait à 60% des souris d’être guéries alors que la RT seule n’induisait aucune guérison complète.

Ces résultats mettent en avant l’intérêt de cibler deux mécanismes immuno suppresseurs induits par la RT normofractionnée. Comme en clinique les cancers du rectum localement avancés peuvent être pris en charge par RT normo-fractionnée et 5 FU, un essai clinique évaluant l’apport d’un anti-PD-L1 et ces traitements standards nous semble prometteur.

Publications : Boustani et al., en cours de rédaction, Résumés soumis pour présentations aux congrès de la SFRO oct 2021 et ImmunoRAD en sept 2021.

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