Zoom sur l’étude préclinique des effets de l’éribuline sur la réponse immunitaire anti-tumorale

Le Comité de Côte-d’Or de la Ligue contre le cancer publie aujourd’hui le suivi de chercheurs financés en 2019 via l’inter région, et notamment celui du Pr Sylvain Ladoire, INSERM UMR1231. Ces écrits ont été transmis par le Conseil Scientifique Départemental.

Figure 1 : Schéma récapitulatif des effets immunologiques, in vivo, dans une tumeur 4T1, induits par la combinaison de chimiothérapies et par l’association de l’immunothérapie anti-PD-L1 et d’un anticorps anti-TGF-β.
Porteur du projet : Professeur Sylvain Ladoire, INSERM UMR1231,
Centre Georges François Leclerc, Dijon. Financement  2019.

Le cancer du sein triple négatif (CSTN) est le sous type de cancer du sein le plus agressif et le plus difficile à traiter car l’arsenal thérapeutique est limité et l’efficacité réelle de l’immunothérapie (notamment par anti PD-1/anti PD-L1) reste controversée.

Dans le but de restaurer l’efficacité anti-tumorale de l’immunothérapie dans cette pathologie, nous avons étudié les effets immunologiques de deux molécules de chimiothérapie fréquemment utilisées dans le CSTN (l’éribuline et le cisplatine), et dont les effets immunogènes, c’est-à-dire leur capacité à stimuler une réponse immunitaire spécifique à la tumeur, ne sont pas décrits à l’heure actuelle.

Dans notre modèle murin de CSTN (4T1), le cisplatine semble être une drogue immunogène (ICD) au contraire de l’éribuline qui induit peu de signaux permettant le recrutement et l’activation des cellules immunitaires. In vitro et in vivo, la combinaison de ces chimiothérapies n’induit pas plus de signaux de danger que le cisplatine seul, mais permet d’augmenter l’infiltration tumorale en cellules cytotoxiques (lymphocytes T-CD8+ et Natural Killer). Malheureusement, l’induction en parallèle de l’expression de TGF-β (Transforming Growth Factor Beta 1), une cytokine pro-oncogénique dans un contexte tumoral, semble induire un environnement tumoral immunosuppressif et pro-fibrotique rendant la tumeur résistante à l’association d’un anti-PD-L1 avec les chimiothérapies. Ces deux phénomènes sont donc susceptibles de s’opposer et de contrebalancer les effets, en théorie favorables, de l’augmentation du recrutement intra-tumoral de cellules immunitaires.

Nous avons ensuite évalué l’efficacité de l’association éribuline-cisplatine en combinaison à une immunothérapie par anti-PD-L1 et un traitement ciblant le TGF-β. L’ajout de cet inhibiteur a permis de restaurer l’effet anti-tumoral de l’immunothérapie auparavant inefficace dans notre modèle murin (figure 1).

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