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Valérie, 47 ans
Quand et de quelle manière avez-vous appris votre cancer colorectal ?
« C’était en 2019, cela fait tout juste deux ans maintenant, suite à une coloscopie. Environ 15 jours après, le gastro-entérologue me téléphone pour me dire qu’il voulait me voir en consultation assez rapidement. Inquiète, je lui demande ce qu’il en est. Il m’explique dans les grandes lignes. Sur les deux polypes enlevés, un s’avérait être cancéreux. A l’apparition des premiers symptômes, un examen avait été réalisé en 2013, mais celui-ci n’avait rien révélé d’anormal. Il aura fallu attendre six ans, pour que de nouveaux examens soient envisagés, suite à un changement de médecin traitant. Et que ce dernier découvre ce cancer qui couvait… un cancer du côlon ! Même si c’est terrible à entendre, j’en étais soulagée, de savoir que les signaux d’alerte qu’envoyait mon corps étaient justifiés. Malheureusement trop tard pour échapper au cancer, mais heureusement suffisamment tôt pour être sauvée. »
Comment avez-vous vécu le parcours de votre maladie ?
« Comme un parcours du combattant ! Le fait de ne pas être prise au sérieux et entendre très souvent que mes soucis de santé étaient liés au stress et qu’il n’y avait rien d’inquiétant finit par faire douter de soi… Le cancer détecté, tout est allé très vite, ce fut une succession d’étapes. L’opération de la tumeur, les analyses qui révèlent que le cancer avait déjà eu le temps de se propager à l’extérieur du côlon… Un nouveau protocole se met en place. Pose de la chambre implantable en prévision des séances de chimiothérapie, 12 au total sur six mois de traitement. Il y a urgence. Heureusement, j’ai pu compter sur le soutien de mes enfants, mon compagnon, et toute ma famille, mes collègues et amis, que ce soit sur place ou à distance… Dont une qui a traversé ces épreuves présente à mes côtés. Et sur une équipe soignante, toujours aux petits soins, des infirmiers, des médecins et spécialistes qui se rendent disponibles et qui se consultent pour vous offrir le meilleur parcours de soin possible ! J’ai également poussé la porte de la Ligue contre le cancer pour bénéficier d’un soutien d’un autre type, avec des professionnels de toute sorte et d’autres malades. »
Aujourd’hui, quelle est votre situation ? Qu’est-ce qui a changé dans votre vie (personnelle, familiale et professionnelle) ?
« Actuellement, je suis en rémission du cancer du côlon et je dois bien avouer que j’attends toujours avec appréhension les résultats des examens médicaux et analyses, d’autant que la crise sanitaire actuelle perturbe fortement les suivis et dépistages des cancers. Je sais que je ne suis pas encore tirée d’affaires et les séquelles que je garde de la chimiothérapie feront sans doute toujours partie de moi, mais je sais aussi que le pire a été évité. En pleine évolution professionnelle à l’autre bout de la France durant cette période, je suis depuis revenue dans ma région et j’occupe un nouveau poste, à temps complet. Cela fait un an maintenant. Je m’efforce de me préserver, pour ne pas laisser le champ libre à la maladie. »
Avez-vous un message à faire passer ?
« Quand on parle de dépistage, on peut se dire « je n’ai pas envie, c’est une perte de temps ». Mais ce qu’on ne pense peut-être pas, c’est que l’on peut aussi avec ce dépistage, s’il se révèle positif, non seulement encourager les autres à le faire, mais aussi et surtout épargner sa famille. Parler de ce que j’ai vécu fait réfléchir et pousse les gens à se faire dépister, c’est le message que je veux faire passer ! Dans ma famille proche, ma plus grande fille et mes sœurs ont du faire une coloscopie pour vérifier que tout allait bien et mes parents. Et c’est là où mon témoignage vous fera peut-être voir les choses différemment. Quand est venu le tour de mon papa, le médecin lui a retiré un polype… banal… pas tant que ça… il était grand temps de l’enlever… il commençait à se dégrader… un cancer pointait le bout de son nez… Alors, le dépistage du cancer colorectal, ne l’oubliez pas ! »
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