« N’ayez pas peur du toucher rectal, de montrer vos fesses »

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Virginie, 54 ans

Quand et de quelle manière avez-vous appris votre cancer colorectal ?

« J’ai commencé à avoir des douleurs, en automne 2011, à l’anus. J’ai cru que c’était des hémorroïdes donc j’ai acheté un traitement en pharmacie qui n’a pas fonctionné, puis un deuxième qui n’a pas fonctionné non plus. Je suis donc allée voir mon médecin qui m’a prescrit un traitement. Pas d’améliorations. On a décidé qu’il fallait que je consulte une gastro entérologue et premier examen, le fameux toucher rectal, elle m’a dit que c’était un polype et qu’elle essaierait de l’enlever lors d’une coloscopie. J’ai donc eu une coloscopie puis une biopsie qui n’ont rien donné, révélant que ce n’était rien. La gastro entérologue était sûre de son coup donc j’ai eu une deuxième coloscopie puis une troisième chirurgicale qui m’a diagnostiqué un cancer. Les ganglions étaient atteints. J’étais en Stade III. C’était en mars 2012. »

Comment avez-vous vécu le parcours de votre maladie ?

« Je me souviens qu’à l’issue d’un rendez-vous avec le chirurgien, j’ai posé la question : « si c’est pas un cancer, qu’est-ce qu’on fait ? ». Il a lâché le mot « stomie ». Je ne m’attendais pas du tout à ça. Je me reverrai toute ma vie sortir de ce cabinet et me mettre à pleurer sur un banc aux allées du parc (Dijon). C’était une journée très très ensoleillée, une magnifique journée. Ce moment-là, ce rendez-vous, il m’a mis une claque. La stomie je l’ai eu pendant six semaines. Les traitements étaient très très très très douloureux, pourtant j’ai un seuil de tolérance à la douleur qui est très haut, mais c’était très douloureux. Surtout que j’ai métastasé après au poumon, donc là j’en suis à ma troisième métastase. Le traitement actuel est soft. Les deux fois précédentes c’était plus dur et la chimiothérapie était aussi très dur. Là mon traitement il est soft puisque ça a été de la radiothérapie et de la chimiothérapie en cachet donc c’est beaucoup plus gérable. »

Aujourd’hui, quelle est votre situation ? Qu’est-ce qui a changé dans votre vie (personnelle, familiale et professionnelle) ?

« Actuellement, je suis en arrêt maladie pour la troisième récidive. Je pense que c’est sous contrôle. Elle est petite, à mon avis elle n’est plus là. Mais comme c’est un cancer métastatique, on fait une chimiothérapie pour assurer nos « arrières », pour un cancer du rectum c’est mieux d’ailleurs. Je vais bien mais je suis fatiguée. Je suis très fatiguée, je fatigue vite mais moralement je vais plutôt pas mal et puis physiquement je n’ai pas de douleurs donc ça va. J’ai connu pire. »

Avez-vous un message à faire passer ?

« Le dépistage est très très très très important. C’est un test gratuit, qui ne fait pas mal et qui peut éviter un parcours comme le mien. Grâce au dépistage, on peut prendre à temps la maladie. Plus la maladie est prise à temps et moins le traitement sera lourd et long, pour ne pas arriver au stade où moi j’en suis. Mais j’ai de la chance. Il ne faut pas avoir peur du toucher rectal, le fameux « TR », de montrer ses fesses. Les médecins en ont vu d’autres. Ce ne seront pas les premières, ce ne seront pas les dernières. Nous sommes tous pareils. Il faut se faire dépister. Il faut y aller. »

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